Trauma développemental

Trauma développemental

Accident de la route, mauvais traitement, communication parentale effrayante ou incompréhensible, harcèlement scolaire, annonce d’une maladie, deuil, violences physiques, psychologiques et/ou sexuelles, réfugié de guerre, etc. sont tout autant de problématiques pouvant être à l’origine d’un Trouble de Stress Post-Traumatique et des tendances dissociatives chez l’enfant et l’adolescent.

sad boy in grass with flowers

L’enfance est une période à risque. En effet, la très grosse majorité des évènements traumatiques ont lieu avant 20 ans. La survie des nourrissons et enfants dépend exclusivement des adultes dont ils sont dépendants. Attention à la fausse croyance qui dit que les enfants ne peuvent pas être traumatisés du fait de leur immaturité neuronale et de leur capacité à oublier. C’est faux !

Rappelons que la dissociation est envisagée comme un déficit d’intégration entre le sensoriel (ce que je vois, sens, entends, touche, goûte), l’émotionnel (ce que je ressens) et le cognitif (ce que je comprends). Pour les raisons expliquées dans l’onglet « Qu’est-ce que la dissociation ? », le cerveau n’est pas en capacité d’intégrer ces 3 domaines d’informations. Ce déficit entraîne une large variété de symptômes que les enfants peuvent exprimer différemment selon leur âge.

Vous retrouvez les symptômes suivants sur le site www.mémoiretraumatique.org

Les troubles psychotraumatiques spécifiques chez l'enfant de moins de 6 ans

Les symptômes sur le devant de la scène sont :

  • un changement brutal de comportement avec des pleurs et une grande tristesse, un état d’agitation avec une hyperactivité, accompagné d’agressivité et d’opposition ou au contraire une prostation avec un désintérêt pour le jeu, des phobies d’apparition brutale 
  • une anxiété de séparation avec refus de se séparer d’adultes protecteurs, de rester seul et de dormir seul dans leur chambre, d’aller chez la nourrice, à la crèche, à la garderie ou à l’école 
  • des troubles de l’alimentation et du sommeil (terreurs nocturnes, cauchemars) 
  • des comportements, des jeux et des dessins répétitifs et compulsifs reproduisant les violences
  • un comportement régressif : balancements, sucer son pouce à longueur de journée; avec perte d’acquis dans le développement et dans l’autonomie : marche, propreté (énurésie, encoprésie), langage 
  • des troubles somatiques avec des douleurs abdominales, des céphalées, des nausées, des vomissements 
  • des symptômes dissociatifs : regard dans le vide, enfant mutique, hébété
Les troubles psychotraumatiques spécifiques chez l'enfant de plus de 6 ans

Les symptômes sur le devant de la scène sont :

  • des difficultés scolaires, des troubles de l’apprentissage, de la concentration
  • des troubles dissociatifs, avec troubles de la vigilance, absences, vie imaginaire très importante, compagnon imaginaire avec qui l’enfant communique, anesthésie affective, sentiment d’étrangeté particulièrement par rapport à son propre corps 
  • des troubles de l’alimentation : anorexie, boulimie, prise de poids 
  • des symptômes neuro-végétatifs : troubles du sommeil (difficultés à aller au lit, cauchemars, réveils nocturnes, somnambulisme), irritabilité, colères, hypervigilance, 
  • des troubles du comportement : hyperactivité, comportement agressif, opposition, retrait, mise en danger, fugues, violences, comportements délinquants, asociaux
  • des troubles anxieux et dépressifs fréquents : idées obsédantes, peurs spécifiques liés au traumatisme, peur du noir, peur d’objet, peur d’aller seul aux toilettes, attaques de panique, isolement, mauvaise estime de soi
  • des comportements immatures régressifs : anxiété, enfant « collant », difficulté à s’endormir, perte de la propreté au lit, séparation angoissante, etc.
  • des jeux ou dessins remettant en scène l’évènement traumatiques
  • des rires inadaptés à la situation
  • des hallucinations, état de transe
  • le regard soudain vide, changement de voix
  • des idées suicidaires, automutilation
  • un ami(s) imaginaire(s) très envahissant(s) dans la vie de l’enfant (le simple fait d’avoir un ami imaginaire n’est pas une tendance dissociative inadaptée pour les enfants)
Les troubles psychotraumatiques spécifiques chez l'adolescent

Les symptômes sur le devant de la scène sont :

  • des difficultés scolaires, échec scolaire, absentéismes 
  • des troubles relationnels, retrait et phobie sociale, difficultés relationnelles, irritabilité, colères 
  • des conduites à risques dissociantes ++ : mises en danger, sports extrêmes, jeux dangereux (risque d’accidents très important), auto-mutilations, conduites addictives (tabac, alcool, drogue), fugues, sexualité à risque, violences envers autrui, agressivité, délinquance 
  • des troubles dissociatifs avec troubles de la vigilance, vie imaginaire très importante, anesthésie affective, sentiment d’étrangeté particulièrement par rapport à son propre corps 
  • des troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie) et **du sommeil* 
  • des troubles anxieux et dépressifs avec des tentatives de suicide

Le Dr. Van Der Kolk propose le diagnostic pédiatrique de « trauma développemental » afin de souligner les nombreuses conséquences somatiques, relationnelles et affectives qu’ont les violences prolongées sur les enfants.

La dissociation chez l’enfant et l’adolescent se différencie de la dissociation adulte par sa caractéristique développementale et malléable. En effet, le cerveau n’arrive à maturation qu’à l’âge de 25 ans ou plus. Ainsi toute thérapie qui stimule, intègre et réorganise les connexions neuronales est bénéfique.

Tout comme chez l’adulte, un mauvais diagnostic de psychose, un traitement médicamenteux inadapté et une hospitalisation risqueraient d’aggraver les troubles.

Demandez l’avis auprès d’un professionnel formé, voir de plusieurs.

Les enfants rapportent rarement directement leurs symptômes, ce qui rend le diagnostic difficile. De plus ces symptômes s’entremêlent aux troubles anxio-dépressif, tdah, trouble du comportement, etc. qui sont eux plus en « surface » (plus visibles) et surtout plus connus. Le diagnostic de TSPT est donc difficile à repérer.